"Quand les lesbiennes manifestent, les masses tiquent aux fenêtres" "Plus inconnue que le soldat inconnu, sa femme" "Les gentilles petites filles vont au Paradis, les autres là où elles veulent!"
Nush (Eluard) et son amie Sonia - Photo de Man Ray
Cette photo éditée en carte postale m'a accompagnée très longtemps. Elle a toujours été pour moi la représentation idéalisée de la tendresse entre femmes : amantes, amies, mères-filles, soeurs ...(Esprit de Femmes)
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire J'ai vu tous les soleils y venir se mirer S'y jeter à mourir tous les désespérés Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent L'été taille la nue au tablier des anges Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée Sept glaives ont percé le prisme des couleurs Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche Par où se reproduit le miracle des Rois Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots Pour toutes les chansons et pour tous les hélas Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images Écarquille les siens moins démesurément Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où Des insectes défont leurs amours violentes Je suis pris au filet des étoiles filantes Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
J'ai retiré ce radium de la pechblende Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu Ô paradis cent fois retrouvé reperdu Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent Moi je voyais briller au-dessus de la mer Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa
Louis Aragon Extrait de "Les Yeux d'Elsa" édition Séghers.
Et je regrette et je cherche ton doux baiser. Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ? Laquelle apporterait les voluptés anciennes Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes ?
Je le sais, tu mentais, ton rire sonnait creux Mais ton baiser fut lent, étroit et savoureux, Il s’attardait, et ce baiser atteignait l’âme, Car tu fus à la fois le serpent et la femme.
Mais souviens-toi de la façon dont je t’aimais… Moi, ne suis-je plus rien dans ta chair ? Si jamais Tu sanglotas mon nom dans l’instant sans défense, Souviens-toi de ce cri suivi d’un grand silence.
Je ne sais plus aimer les beaux chants ni les lys Et ma maison ressemble aux grands nécropolis. Moi qui voudrais chanter, je demeure muette. Je désire et je cherche et surtout je regrette…
Renée Vivien, Poétesse française - 1877-1909 - Sillages 1908
Je veux voir ça jeudi ! Je ne sais pas vous mais j'ai un peu la gerbe d'entendre parler des seins de femmes comme ça ! quel malheur de ne pas savoir câliner, caresser, suçoter, déguster, effleurer, faire vibrer un téton, un sein en général ! c'est pas de la pâte à pains ! ce sont des seins, délicats, attachés plus ou moins haut, de formes diverses, de taille plus ou moins importante, mais ils sont délicats, finement innervés, suspendus par des fragiles fibres aux muscles de la poitrine, etc ... C'est comme le clito on n'est pas obligé de transformer la chose en objet de performance gestuelle et sexuelle !