"Beau visage d'ange inconsolable" écrivait Roger Martin du Gard.
"Chaque soir, je prends congé... et le matin me voici proche de l'inconnu. Passées, finies les aventures, mais il me reste mille réalités à subir. Je m'élance et me jette contre elles; j'aime, et je n'oublie rien. Derrière moi, des cèdres, des olivaies, des chansons, des colonnes, des voiles, des tentes. Et ces empreintes de sabots de cheval qu'ont laissées les peuples en marche. Plus encore, les lointains! Ah! les lointains! Comme un cheval peureux, mon impatience risque un écart à droite, à gauche, et se rue toujours de l'avant. Combien il me coûte de nuits blanches avant de les atteindre!... Les chemins s'en vont, voilés comme des voies lactées. Le froid, la faim, la soif... j'ai ce que je voulais, et pas un lieu où reposer ma tête. Et pas une main qui prête secours!"
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